August : Osage County

Sortie : 2014
De : John Wells
Avec : Julia Roberts, Chris Cooper, Meryl Streep,...

Pfffff... Que dire. Osage County est un film ennuyant. Pas ennuyeux : ennuyant. Pas que l'on s'y emm... , non, mais parce que l'on en sort sans savoir quoi en penser. Un bon film ? Non. Un mauvais film ? Sans doute pas. Un ratage ? Pfffff...



Beverly Weston boit. Sa femme violet, à cause de son cancer de la bouche, est devenue accro aux anti-douleurs. Le jour où Beverly disparaît, famille et enfants rappliquent à Osage County. Les règlements de comptes entre parents et enfants, pièces rapportées et apparentés commencent à éclater...

Télérama a princièrement accordé 10 lignes à August : Orange County,  pour l'exécuter, sur le seul argument que Meryl Streep jouait mal. Essayez de retrouver leur critique, je n'exagère RIEN. Faut pas déconner, le film mérite, si pas mieux, plus que ça. Pour commencer, Meryl Streep joue très bien. Après une ou deux scènes effectivement catastrophique, elle fait plus que redresser la barre, et excelle dans son rôle de mère indigne junkie, injuste, cruelle et souvent clairvoyante. Voir notamment les scènes de repas, véritables jeux de massacres où chacun en prend plein la gueule, et de sa part et de celle des autres.Tout le casting est d'ailleurs très bon.

Principaux personnages en plus de celui de Meryl Streep, les 3 filles Barbara (Julia Roberts, l'ainée, la préférée , mais qui a fuit la maison il y a des années), Karen (Juliette Lewis, superficielle et égoïste, pas véritablement méchante) et Ivy (Julianne Nicholson, la dernière, la petite dernière qui s'est sacrifiée pour s'occuper de ses parents). Ajoutez quelques personnages secondaires (l'oncle et la tante débonnaires, le cousin falot,...) et vous avez tout le crew. Et donc, comme je disais, la famille explose. Tout se découvre et se déchire : départs des enfants, adultères, appât du gain (ce dernier élément très peu et très mal intégré d'ailleurs), préférences, ... . A part un personnage (Chris Cooper, que l'on a plaisir à revoir - et entendre ! - tant il est rare à l'écran), tous ont des secrets à avouer, ou des rancœurs prêtes à lâcher, aucun n'est tout à fait clean. Le personnage de Meryl Streep prenant plaisir à verser du vinaigre sur les plaies, tout le monde se déchire à cause du passé ou de l'avenir, leurs présents respectifs n'étant en général pas glorieux. On rit parfois de certains dialogues, mais l'impression globale est celle d'existences gâchées ; arrivés au mitant de leurs vies, les personnages font tous des constats d'échec, notamment au niveau de leur couple et de leurs vies familiales. Si jamais les vôtres tanguent aussi, je déconseille le visionnage d'August : Osage County.

Alors ? Que le film soit chiche en poneys et fleurs roses, ou même en amours vrais, en relations apaisées, c'est une chose, mais pourquoi ça ne marche pas ? D'abord, problème central, on ne ressent aucune réelle empathie pour les personnages. Ok ils sont sympathiques, ok leurs vies implosent ou explosent, c'est selon, mais... Nan. Peut-être que c'est la réal', peut-être que c'est parce qu'il nous manque quelques éléments (le personnage de Juliette Lewis, pas très approfondi, les raisons du départ de Barbara, le vrai pourquoi de sa situation de couple,...), peut-être parce que le film s'achève sans vraie fin,... . Aucun de ces éléments ne constitue une explication réellement satisfaisante au sentiment âcre qui demeure après la fin du film. C'est pas mauvais, c'est peut-être un peu raté, mais de peu. Mais raté. Mais de peu. Mais, etc...

Restent seulement, après le générique, quelques très beaux plans (presque des portraits) de Julia Roberts, au visage creusé par l’amertume, la beauté de Julianne Nicholson, le plaisir de revoir Margo Martindale (vue dans la série Justified) et Chris Cooper. C'est peu, finalement.

Voilà, alors si vous ne savez pas quoi faire pendant 2h, regardez-le donc pour vous faire un avis.

Si vous y arrivez.

Vimaire

PS : à mon avis, le personnage de Julia Roberts va se suicider. Mais les interprétations restent ouvertes.