jeudi 13 mars 2014

Renaissance

De : Christian Volckman
Année : 2006
Genre : Noir et beau mais bof


Paris, 2054. Le capitaine Barthélémy Karas est chargé d'enquêter sur la disparition d'une brillante scientifique au service de la puissante firme Avalon. Mais très vite, les travaux de la disparue, les intentions d'Avalon et les morts qui s'enchaînent commencent à brouiller les pistes...



Waouh. Graphiquement, je doute que Renaissance trouve un jour son égal. Ou alors dans un genre si différent que toute comparaison sera inutile. Malheureusement, tout superbe qu'il soit, ce film d'animation fait un peu plouf, la faute à un scénario faussement costaud mais trop flou aux entournures, et à des dialogues qui tapent à côté une fois sur deux. 

Bah oui. On a donc un film d'animation qui réunit un graphisme noir et blanc hallucinant (ne comptez pas voir la plus petite nuance de gris, mais par contre...), à faire passer Franck Miller pour un tâcheron, avec des traits précis, des visages anguleux, des ombres changeante d'une seconde à l'autre, du motion capture à pleurer... Et un scénar qui ressemble à un brouillard avec des trous. On a l'impression que l'histoire suit un fil, qu'au moins la trame "classique" d'un polar à enquête est respectée, d'une seconde à l'autre ça semble se tenir... Ah ben non, tiens. Les méchants ont des intentions (de quoi ?), un gentil a des remords (lesquels ?), plusieurs autre des zones d'ombres dans leur passé (Et peut-on entrevoir... ?). Et ben nan. Parti de d'on ne sait où, et suivant peut-être un chemin, Renaissance n'arrive nulle part en brassant du vent. Ça fait peu. Je bite peut-être rien aux sous-entendus, ellipses et métaphores. Mais quand même, J'ai lu La Compagnie noire, quoi, quand même. Et finir un film sur des soupçons, rien de plus, ça fait léger.

Niveau dialogues,  "j'ai un instinct infaillible pour détecter les fils de putes" dit avec une-voix-qu'a-des-burnes dans la bouche d'un personnage prétendument semi-muet, profond et taciturne, et bah ça vous téléporte d'un mystère épais comme ça à un sous Dirty Harry de SF, et ça craint. Et puis une filles capable de vous dire "Coucher avec moi ne te donne aucun droit", simplement parce que vous venez de lui rouler un fougueux patin sous un pont, moi j'appelle ça une emmerdeuse un poil trop rapide. De manière générale, ce personnage (Bislane) est foireux et accumule les répliques débiles. Le film se veut un polar SF (d'anticipation, plutôt) un peu décalé. Mais quand les répliques des personnages virent au décalage par rapport au décalement (c'est clair, non ?) initial du film, ça foire. Dommage.

Dommage, d'autant plus que visuellement, encore une fois, Renaissance est une méchante baffe dans la gueule.  Et sévère, hein. Pas seulement dans la couleur, mais même dans la patte graphique du truc. Paris en 2054, c'est un beaucoup d'Haussman, un (très) léger parfum de cyberpunk, beaucoup de rétro-futur dans le style, et un métro inchangé. 'Puis des bagnoles moches (dans une course-poursuite un peu ratée, hélas), ça casse l'unité du style. Ma nullité cinémaniaque m'empêche de vous décrire le machin en détail (les plans, les angles, la réalisation, bla, bla, bla...). Mais chaque seconde, et je n'exagère pas, CHAQUE SECONDE de Renaissance serait à encadrer tellement chaque plan tient du chef d'oeuvre. Chef d'oeuvre qui rend le semi-foirage de l'intrigue encore plus décevant.

Mais, "rien que pour vos yeux", Renaissance est à voir absolument.


Vimaire


PS : Une Leffe à qui m'expliquera ce que Jean-Bernard Pouy fout là-dedans. LE Jean-Bernard Pouy.  

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