vendredi 21 mars 2014

The Peacocks - After All

Sortie : 2010
Label : I Used to Fuck People Like You in Prison Records
Genre : Bon esprit

The Peacocks sont un groupe de rock suisse ET ON ARRETE DE RIGOLER LA-BAS DANS L'FOND !!! Certes, rock'n'roll et Helvétie ne sortiraient pas gagnants d'un concours d'associations d'idées, mais le pays le plus ridicule du monde possède quelques sérieuses références en matière musicale, y compris niveau disto (hard rock notamment, j'en parlerai dans d'autres chroniques). Bref. Trio rock'n'roll 150%, les Paons mixent allègrement rockabilly, rock et punk-rock, menu riche tronçonné en une série d'amuses-gueule pop.Et on déguste.



Soit donc Hasu Langhart (avec un "t", guitare-voix et toutes les compos), Simon Langhard (avec un "d", contrebasse) et Jürg Luder, batterie. Soit également cet After All, sixième opus du groupe (celui-ci tourne depuis un bail en fait, mais avec de fréquents changements de line-up, bilan j'ai l'impression que la moyenne d'âge reste - relativement - jeune). A ses débuts dans les années 90 le groupe jouait (semble-t-il, les premiers albums sont un peu ardus à trouver) un psychobilly assez soft, poppy et enjoué. Eh bien, avant que certains d'entre vous ne tournent les talons, ce n'est plus DU TOUT le cas, même si le trio brouille les pistes en signant sur ... People Like You REcords, label éminemment psycho. Du diable si vous pouvez retrouver quelque chose des Meteors, de Batmobile, de Nekromantix et consorts sur ce disque. L'étiquette colle encore aux basques des Helvètes, alors qu'ils n'ont du psycho ni la musique ni le chant, ni les thèmes ni les codes. Ah certes, il y a une contrebasse slappée, et ils sont joliment gominés, mais le trio donne depuis déjà plusieurs albums dans une mixture rockabilly mordue de rock énergique, un-peu-punk-rock-sur-les-bords, tempi plutôt relevés, MAIS sculpté en courtes décharges quasi-pop. Si vous ajoutez à ça que le chanteur a une voix évoquant un jeune Joe Strummer, le potentiel de la chose ne vous échappe pas.

Avec After All, les suisses expédient 15 titres en 41 mn. On a déjà vu plus long, m'enfin 15 titres, faut les tenir sans lasser, ce que les Ramones n'ont jamais su faire par exemple. Eh bien là, SI. Et c'est là le miracle : cet album est parfait, il n'y a AUCUN remplissage. TOUS les titres valent le détour. Tous. La vérité si j'mens. Les Peacocks ont du génie, et voilà en quoi ça consiste : balancer des titres courts, percussifs, hoquetants, accrocheurs, et qui vous entrent dans le crâne pour ne plus en sortir, ou alors seulement pour laisser la place au suivant. La recette est simple, éprouvée, imparable, magique : un riff simplissime, une voix plus rauque d'éraillée, une instrumentation qui se tient, des refrains martelés (n'essayez même pas de lutter, vous aussi vous vous retrouverez à scander "'COZ THIS ! IS ! WHAT ! I ! WANT !"). Zou, fisrt time the charm. D'autant que les paroles sont, euh, fédératrices (3 thèmes développés : c'est quoi être un rocker/amours pas tops/foutez-moi la paix je veux rester seul. Tout le monde peut s'y retrouver, non ?). 

Un peu de cran, faites le test sur une journée. Réveillez-vous avec "After All", premier titre éponyme de l'album. Le riff-hameçon vous tire de sous la couette en 2 secs. Vous partez sous la douche sur "Primadonnas", en faisant des "nag-nag-nag" pendant que l'eau coule (rattrapage anti-dyslexie in extrèmis : j'avais écrit "l'eau cool", c'est dire). Constatez ensuite sur "Lean on me" que c'est balaise de se fringuer en chantant à tu-tête, et que vous foutez des céréales partout sauf dans votre bol parce que le paquet vous tressaute dans la main. "Not your man", single évident et carré, vous permet de vous asseoir, et, heureuse coïncidence, vous permet de signifier que vous voudriez  "eat your breakfast all alone". "Thanks for the young idea" vous apprends comment faire un tube et vous le faire piquer. "Shitless" laisse peut-être apparaître une once du passé psycho du groupe mais garde le côté wock'n'woll de l'ensemble. Prenez le métro avec "Danger" dans les esgourdes, votre tête giclant de gauche à droite au rythme des "I'm not/You're not/I'm not/you're not/I'm not in danger/...). Que vous passiez vos nerfs sur vos collègues en journée ou que vous vouliez pogoter en soirée avec une bière à la main, "Love/Troubles" sera le morceau parfait, saine décharge d'agressivité (et, accessoirement, mon morceau préféré) et manifeste mufle pour envoyer bouler un plan cul qui s'accroche (remarquez que comme il n'y a aucun marquage de jandeure dans les paroles, ce pourrait également être une femme fatale - ou pas - larguant post-coït un encombrant boulet). Retour de soirée un peu gris, "Better times", rare (et très bon) ralentissement de l'album, vous fera chalouper en songeant aux amours passées... .

Bon, j'arrête là ce track-by-track passablement ridicule, mais vous avez saisi l'idée, "all killers no fillers", pour citer 4 jeunes cons sympathiques. Succédant au très bon Touch and go, After All est au moins aussi bon (c'est dire le niveau), voir un petit cran au-dessus, grâce à une production moins confuse, et l'impression, légère, que les titres ont été un tout petit chouïa plus ciselés. Vous savez ce qu'il vous reste à faire ?

Perso j'espère les voir un jour sur scène, le potentiel à pogo de la chose étant plus qu'assuré !


Vimaire

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