mercredi 28 mai 2014

[Live report] Billy the Kill, 16 mai 2014 - Le Buzz, Paris 20e

Coup de bol. Lors du dernier concert de reformation de Second Rate à Montreuil (chronique à venir), je croise à l’arrache Fred, bassiste du groupe, vite fait, juste le temps de lui taper son (excellent) dernier album et de lui demander si des dates de son projet solo acoustique Billy the Kill sont prévues. Réponse : oui, le 16 mai, le Buzz, Paris. Noté.

Le Buzz, c’est un rade boulevard de Belleville. Placard tout en longueur, trois chaises en terrasse, pas de nom sur la devanture, le moins que l’on puisse dire c’est que le troquet joue la discrétion, et c’est dommage. D’une part les happy hours sont plus que correctes. D’autre part se terre au sous-sol une micro-salle de concert, mini-console, quelques lumières et béton brut. Une asso y organise plusieurs fois par semaine des concerts, pop, rock, électro le week-end,… et de jolis « Folk me I’m not famous »  qui risquent de me revoir, rien que pour leur nom.

20h30, fin des happy, coup de fluo sur le bras (so very straight edge !) et on descend à la cave après avoir payé notre paf, si j’ose dire. 20h40, Billy monte sur scène. C’est parti pour trois petits quarts d’heure de musique. Billy est seul en scène avec sa guitare, et un mix de chansons de ses trois (excellents) albums (‘les ai pas toutes reconnus d’ailleurs, vu une discussion avec Billy avant le concert j’me demande s’il n’y avait pas un ou deux inédits dans le tas). Première constatation : le son est bon. Très bon même, à croire que le béton possède d’étonnantes propriétés acoustiques, ou que les deux types qui ont l’air de s’emmerder ferme derrière la console font bien leur job. Naaaaaan, en fait je crois que c’est la seconde option qui est la bonne. On entend parfaitement la voix du Kill (bon, en même temps le rombier le plus éloigné doit être à 6 ou 7 mètres de la scène à tout péter) et sa guitare, bien distinctes l’une de l’autre, chacune forte, claire et brillante. C’est d’ailleurs le deuxième point frappant du show : alors que Billy mixe plutôt sa voix en avant sur ses albums, et alors que la prod’ de ceux-ci est excellente, force est de reconnaître qu’elle ne rend pas du tout justice à sa voix. Billy the Kill en live, c’est une voix beaucoup plus profonde, plus assurée, beaucoup plus pénétrante que sur disque. La voix et la guitare remplissent l’espace sonore comme je n’imaginais pas que cela puisse être fait par un type seul avec un peu de bois dans les main. Cordes vocales et cordes métal sonnent distinctement, sonores, complémentaires.

Le jeu de guitare de Fred y est aussi pour beaucoup. L’homme joue un peu percussif, un peu décalé, un peu à rebours parfois de ses mélodies, et ça colle super bien. Et ce que l’on entend, c’est un chanteur qui joue de la guitare, et/ou un guitariste qui chante, mais jamais un chanteur qui s’accompagnerait à la guitare. Qui revisite un peu ses morceaux aussi, non pas en les chamboulant de bout en bout, mais en leut donnant plus de relief. Par exemple en déconstruisant un peu l’évidence pop et linéaire de « All you need is killing me », titre qui ferait un p..ain de tube radio mais dont Billy (à cause de cela ?) semble n'être pas tout à fait satisfait. En revivifiant « My generation blues », titre que j’avais assez peu apprécié sur album et qui est ici métamorphosé. « I’ve lost my sunshine » dont chant et guitare accentuent à plaisir les reliefs. Tout est à l’avenant, et l’on finit par ne plus essayer de retrouver dans la set-list son morceau « préféré », tant tous les titres transportent (essayez voir de répéter cette phrase très vite, pour voir).

Trois quart d’heure de show donc, dans l’univers folk-pop de Billy où l’apparente naïveté des paroles et la force des mélodies font du concert une respiration bienfaisante. Les maigres applaudissements après chaque chanson font d’autant plus mal que le nombre des gaziers présents dans la salle ne dépassera jamais 25 ou 30 personnes, alors que bien tassés on pourrait tenir à au moins 60 voir 80 (cela tiendrait alors plus d'une partouze que d'un concert, mais baste). Puis plusieurs personnes sont comme moi, la binouze à la main, alors forcément c’est plus compliqué pour applaudir. Billy a l’air de s’en foutre, il joue, s’adresse au public, remercie les organisateurs, les gars du son, tous ceux qui sont là, comme d’ailleurs il l’avait fait lors du concert de Second Rate à Montreuil, la délicatesse du bonhomme n’étant visiblement pas réservée à ses chansons. Après le concert, discussion avec Fred à sa sortie de scène, on parle musique, vin vs bière et Simenon (le gars est fan, quel bon goût !), mais mes amis ont la dalle, et on doit s’arracher avant de voir les autres groupes, tout ça pour finir dans un Subway sordide. Pas grave. La compagnie était bonne, le concert était super et le gars a vraiment du talent.

Mais tout ça, on le savait avant.


Vimaire

Le facebook de Billy pour suivre son actualité et ses concerts.

Son Bandcamp, pour télécharger, gratuitement ou moyennant trois sous, son dernier album.
(Pour ses deux premiers albums, on les trouve neufs ou d’occase sur le net pour des sommes dérisoires. Mieux, achetez-lui en direct lors des concerts !).

Le store du label Kicking Records, pour vous procurer merch’ et albums de Fred, tant le dernier BTK que ceux des (très) nombreux projets auquel il participe.

Le live-report du concert par une amie qui découvrait l’artiste, je ne pensais pas que M. The Kill l’avait tant marqué. "Love at first sting", semble-t-il.

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