Blink 182 - Take off your pants and jacket

Sortie : 2001
 Label : MCA Records
Genre : Pop-punk allégé

A leur décharge, c'était mission impossible. Après deux albums canons et un live que tout groupe teenage rêverait de pondre, il était impossible de faire mieux, ou même d'égaler les précédents. C'est comme ça. Too bad... Pas que le groupe ait changé, non. Les chansons tiennent toujours sur trois accords. Les paroles volent toujours aussi bas. Jerry Finn, arrivé sur Enema, est toujours à la production. Travis Barker est toujours sous-employé, même si son style à part est un des rares intérêts de l'album. Mais...

Partout sur cet album manque l'étincelle qui faisait des titres d'Enema plus que de simples tubes pour radios de lycées. Le songwritting (P..ain les mecs, je l'ai fait, j'ai employé le mot songwritting dans une chronique de Blink !) a réduit cette fois les chansons à de simples gimmicks pop-punk. Alors certes, ça respecte les canons du genre, mais on a l'impression que le groupe, comme ses mélodies, tourne à vide. Qui plus est, la production, même par rapport à celle d'Enema, est trop lisse, trop light et affaiblit d'autant les titres. Même les paroles semblent avoir perdu la verve potache de celles des précédents Hoppus (gag).

Alors certes, on peut reprendre en coeur/choeur "Anthem Part Two" (Kids du monde, on vous ment, on vous spolie), faire des "na-nan-a-nana" sur "Online Song" (très importants les nanana sur un disque punk-pop). Un disque pop-punk sans nanana, c'est comme un dictateur qui n'a pas de guinaires), verser (vite fait) une larme sur "Story of a Lonely Guy" (où le groupe tente, en vain, de nous refaire le coup d'"Adams Song") ou sur "Stay Together for the Kids" (dont la structure annonce ce que fera Blink sur son futur album éponyme, alternant passages calmes et très énervès au sein d'un même titre, manière de faire dont le groupe n'était pas familier jusque là). On peut même, si on a douze ans, trouver drôle "Happy Hollydays you Bastard". Mais bon. Bof. Non, en fait. Même si j'ai vieilli depuis mon année de 2de durant laquelle ce disque était sorti, déjà à l'époque il m'avait déçu.. Pas complètement mauvais, mais pas franchement glorieux, Take off... est une sorte d'étape entre un Enema au top et un Blink 182 qui verra le groupe mûrir. Entre les deux, le groupe est en roue libre, appliquant distraitement les recettes qui ont fait son succès, en attendant d'évoluer. Assez dispensable, au final.